Pneumatic

Dossier réalisé en septembre 2008, sur la base des informations techniques disponibles sur les sites des constructeurs, agrémentées de nos questions et remarques personnelles.


La collecte pneumatique d’ordures ménagères

 

Principe et questions

 

1 - Présentation générale

La centrale de collecte est composée d’une unité d’aspiration (un ou plusieurs gros ventilateurs/aspirateurs) et d’une unité de compactage.

 

Le circuit de collecte est constitué de tuyaux en acier inoxydable de 50 cm de diamètre, enterrés à 1,35 m, dans lesquels les ordures sont aspirées et circulent à une vitesse annoncée entre 50 et 70 km/h.

 

Les points de dépose des ordures sont raccordés à ces tuyaux à des endroits permettant l’accès le plus facile des utilisateurs. Chaque point de dépose offre plusieurs bornes de collecte (2 ou 3 en général) pour assurer un tri sélectif, à l’exception du verre qui ne peut utiliser ce système et pour lequel la collecte classique actuelle par container et camion devra donc être maintenue.

 

Les ordures restent stockées dans les bornes jusqu’à ce que la centrale envoie un ordre d’ouverture et déclenche l’aspiration. Cette gestion entièrement automatisée, permet la collecte sélective de chaque type de borne.

 

Les tuyaux de collecte ne peuvent dépasser une longueur maximale de 1800m. Il convient donc de disposer la station d’aspiration à un endroit lui permettant de couvrir un périmètre maximal tout en minimisant la longueur des tuyaux.

 

Deux constructeurs occupent le marché: un suédois « ENVAC » et un espagnol « SITA ».

En France, seule la ville de Narbonne à pour l’instant envisagé de mettre en place ce système lors de la réfection du quartier du Théâtre (choix du système Envac). En Espagne, la ville de Barcelone s’est équipée depuis plusieurs années.

 

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Source : Dossier de presse sur le site SITA - ROS ROCA  (www.sita.fr)

 

  2-La centrale d’aspiration

La centrale contient l’unité d’aspiration et l’unité de compactage. L’accès aux camions doit être prévu.

Quelle taille pour la centrale ?

Enterrée, semi-enterrée ou totalement hors sol ? Si on se réfère au schéma d’installation précédent, la station constitue un bloc hors sol de dimensions non négligeables. Eu égard à l’échelle donnée par les camions, on doit frôler les 9m de hauteur (pour Envac la disposition est différente et semble moins haute).

Nuisances sonores :

Bruit des turbines d’aspiration :

celles-ci développent une puissance entre 100 et 140 kw. L’air aspiré devant nécessairement être rejeté, cela ne peut se faire sans bruit. A chiffrer en dB à différentes distances et à différentes heures du jour et de la nuit). Avant de retourner dans l’atmosphère, l’air passe à travers un filtre dont l’état devra être contrôlé régulièrement. Des mesures de présences bactériennes devront également être faites sur l’air sortant. Ne pas négliger également les éventuelles odeurs.

 

Bruits de compactage et des compresseurs associés :

le compactage se fait en force à vitesse lente, il ne devrait en soit pas être trop bruyant. Par contre, les compresseurs s’ils sont mal insonorisés ou insuffisamment amortis par rapport au sol, peuvent être le source de bruit et de vibrations, surtout pour les habitations les plus proches.

 

Bruits de manutention lors de la mise en camion des blocs d’ordures compactés :

ça dépend de la conception du système, de la spécialisation des camions à la fonction, et … de la douceur des personnels.

Bruits de moteurs et de roulage des camions : qualité des véhicules, nature du revêtement de la voie d’accès, et … de la douceur des personnels

 

Implantation (voir plan en fin de document) :

En toute logique, la centrale doit se trouver au centre géographique de la commune de façon a permettre une distribution rayonnante minimisant la longueur des tuyaux. Or l’implantation proposée (site Nokia côté rue de Verdun) laisse apparaître plusieurs zones proches de 1800m et certaines au-delà. La situation réelle devrait encore être moins favorable car les tuyaux ne pourront pas toujours être tirés en ligne droite.

Un positionnement vers la Place Carnot semblerait à priori plus judicieux car il offre une couverture plus rationnelle de la commune. En effet plusieurs rues rayonnent quasiment en ligne droite sur une grande partie de la commune, ce qui n’est pas le cas depuis le site Nokia qui ne dispose en ligne droite, que de l’avenue de Verdun.

 

Remarque : Après information, il semble que la centrale doive être partagée avec Les Lilas. Dans ce cas, le positionnement sur le site Nokia redevient logique. Pour autant, le volume à traiter sera celui de 2 communes au lieu d’une seule, et les nuisances associées en seront multipliées d’autant.

 

3-Les tuyaux (pipelines)

 

Implantation

Ils doivent être enterrés à 1,35 m dans une tranchée creusée à 1,95 m. La largeur n’est pas précisée mais elle devrait logiquement se situer aux alentours de 0,70 m.

Les travaux nécessaires ne seront donc pas anodins. Comme il est difficile d’envisager un tracé rectiligne à travers les propriétés, le seul chemin possible comme pour les égouts, reste la voie publique qu’il faudra donc abondamment défoncer.

Malgré un choix judicieux des tracés, la ligne droite qui assure le meilleur écoulement de l’air, ne pourra pas toujours être respectée.

Questions : combien de courbes maximum entre un point de collecte et la centrale, quel angle maximum est autorisé et avec quel rayon de courbure ? La circulation d’un fluide dans un tuyau dépend bien sûr du diamètre du tuyau, mais aussi du nombre de coudes qui diminuent d’autant le rendement.

 

A noter que le site du constructeur Envac présente un dossier détaillé sur une réalisation en cours dans la ville de Hammarby Sjöstad (prononciation libre) en Suède, dont l’image ci-dessous donne un extrait.

Les tuyaux (pipelines en noir) semblent épouser le tracé des rues avec des courbes relativement serrées, sans problèmes apparents…sur le papier.

 

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Source : site ENVAC – projet pour la ville de Hammarby Sjöstat (Suède)

 

Circulation du flux air + ordures

Obstruction d’un tuyau :

malgré la technologie et les promesses commerciales, l’obstruction d’un tuyau doit être envisagée (matières liquides, pâteuses, collantes, poisseuses introduites volontairement ou non). Comment sera effectué le débouchage puis le nettoyage ? La dépression produite par l’aspiration, ne peut théoriquement dépasser la pression atmosphérique (1 kg/cm², soit 1963 Kg pour un diamètre de 50 cm). Mais en fait la dépression sera bien moindre car l’aspiration n’est pas une pompe à vide et les tuyaux de toute façon n’y résisteraient pas. Existe-t-il un système de « hérisson » comme dans les pipelines ? Y aura-t-il des regards le long des trajets des tuyaux ?

 

Intervention sur un tuyau :

un tuyau peut être endommagé soit par un écrasement, un mouvement de terrain, la corrosion ou un percement accidentel. Comment s’effectuent les interventions ? Quelles sont les procédures de maintenance ?

 

4-Les points de collecte

Chaque point de collecte peut disposer de plusieurs bornes spécifiques (2 ou 3 selon le type de tri envisagé par la commune). Selon l’annonce officielle, aucun riverain ne devrait se trouver à plus de 50m d’un point de collecte.

Les ordures sont maintenues en stockage intermédiaire dans chaque borne par une valve. Elles ne se déversent dans le tuyau d’aspiration que sur sollicitation de la centrale qui effectue ainsi une collecte sélective et optimisée.

Faut-il des sacs spéciaux indéchirables résistants aux conditions de circulation cycloniques dans les tuyaux? Si oui, qui les fourni et qui les paie ?


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Les risques pressentis :

  • Risque de voir enfiler n’importe quoi dans les bornes, sans respect de l’action de tri demandé.
  • Risque de dépôts sauvages au pied des bornes : soit par incivilité notoire, soit par dépit de constater que les sacs soigneusement préparés ne rentrent pas dans la borne…
  • Risque de vandalisme sur les bornes.
  • Dysfonctionnement d’une borne : panne ou blocage de la valve, obstruction, panne du central qui ne transmet plus l’ordre d’ouverture. Les sacs ont toutes les chances de s’accumuler sur place ou d’être mis à côté dans une borne affectée à un autre type de déchets.

Points importants à ne pas oublier :

Le système ne prend pas en charge des déchets en verre. Ceux-ci devront donc continuer à faire l’objet d’un ramassage classique.

Quelle assistance pour les personnes âgées ou à mobilité réduite qui aujourd’hui peuvent atteindre la poubelle de leur résidence mais qui demain devront s’aventurer sur la chaussée avec leurs sacs ?

 

5-En résumé

 

Ramassage classique

Collecte pneumatique

Points positifs

Points négatifs

Points positifs

Points négatifs

Pas de travaux d’infrastructure.

 

Points de collecte à domicile dans des poubelles personnelles de grandes dimensions.

 

Tri facile à domicile directement dans les poubelles spécialisées.

 

Bruit, pollution, gêne à la circulation

 

Horaires de ramassage fixés.

 

Encombrement des poubelles dans les cours et sur la voie publique avant et après le ramassage.

 

Esthétique et hygiène discutables des poubelles sales et cassées.

 

Suppression des camions de ramassage (sauf verre) et disparition des pollutions associées.

 

Dépôts possibles à toute heure.

 

Disparition des poubelles dans les cours et sur la voie publique.

 

Système propre et à priori écologique.

 

Maintien d’une collecte standard pour le verre.

 

Points de collecte « collectifs » à 50m mini de chaque riverain : déplacement nécessaire.

 

Besoin de calibrer les sacs pour entrer dans les bornes.

 

Pas de contrôle visuel possible de ce qui est déposé dans chaque borne. Le tri est donc laissé au civisme de chacun.

 

Le tri à domicile devra se faire dans des sacs spécialisés à stocker « quelque part » en attendant leur dépose aux bornes.

 

Très gros travaux d’infrastructure pour installer le système.

 

Les nuisances sonores et olfactives à proximité de la station sont inconnues.

 

Coût global d’installation inconnu à ce jour.

 

 

 

6-Bilan économique

Ici commence la partie délicate du projet et sur lequel repose sa justification.

La durée de vie du système est annoncée pour 50 ans. Le chiffre de 30 ans pour la rentabilité a été relevé sur un site, mais sans confirmation.

 

Comme nous ne disposons d’aucun chiffre pour l’instant, voici ci-dessous quelques éléments à prendre en compte pour l’évaluation des coûts :

 

♦  Collecte actuelle par véhicules

Coût d’un camion de ramassage, entretien et gasoil

Coût des personnels

Coût des poubelles mises à disposition

 

Collecte pneumatique

Coût de construction de la station

Coûts des travaux d’infrastructure : creusement des tranchées pour les tuyaux, installation des points de collecte..

Coûts de fonctionnement de la station + réseau : entretien, maintenance, consommation électrique.

 

6 - Etat du projet

Le texte ci-dessous, relevé sur le site de la société INDDIGO, indique clairement que la commune a fait son choix et que les actions préliminaires vont pouvoir débuter:


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7 - Périmètre théorique de couverture


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